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La Méditerranée
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22 mai 2007

de la repentance

Les crimes commis à l'occasion de la colonisation doivent, tous et chacun d'entre eux, être condamnés et sanctionnés, sans ambages et sans restrictions. Surtout lorsque ceux qui les ont commis appartenaient au Royaume de France qui se réclamait de la chrétienté ou à une République née des Lumières et qui se prétendait civilisée. Mais de là à me repentir de crimes que je n'ai pas commis, c'est une autre histoire. Il faut en effet examiner de plus près la notion de responsabilité historique et collective. On a trop longtemps reproché au peuple juif d'avoir crucifié Jésus alors que cinquante personne au plus ont été mouillées dans cette affaire et l'Eglise a beaucoup tardé à exonérer de culpabilité le peuple juif dans son ensemble. De même, on ne peut reprocher au peuple allemand tout entier le nazisme et encore moins en rendre responsables ceux qui n'étaient pas adultes à l'époque. Pas plus que les Russes dans leur ensemble ne sont responsables de Staline ou les Chinois de Mao. Quand le crime est inscrit dans la loi, les Français du XVIIe siècle sont-ils par exemple responsables de l'esclavage parce que Colbert a instauré le Code noir sur l'esclavage ? Assurément non, mais le Ministre et ses collaborateurs, le Roi, ainsi que les dirigeants de l'Eglise qui auraient pu intervenir et ne l'ont pas fait. Ils auraient pu faire ce qu'a fait Barthélémy de Las Casas qui a protesté contre l'esclavage des Indiens. Peut-on incriminer l'Etat en tant que tel ? A mon avis, non, parce qu'il n'est qu'une fiction érigée en personne morale et qu'il n'est qu'une chose inerte aux mains de ceux qui, éventuellement, le manipulent. En l'occurence ce n'est pas l'Etat qui est responsable mais les fonctionnaires, les politiques, les juges, qui ont agi ou sont restés passifs, qui sont responsables. L'Etat ne me semble pouvoir être responsable que financièrement lorsqu'il faut réparer les dommages causés et qu'on ne peut obtenir réparation des vrais coupables. Encore faut-il, en plus, distinguer entre ce qui est coupable moralement et ce qui l'est juridiquement. On ne peut repreocher aux Turcs le génocide arménien si, à la date des massacres, la notion juridique de génocide n'existait pas. Les crimes en tant que tels n'en sont pas moins graves mais les coupables sont morts aujourd'hui et à part une reconnaissance de la vérité historique et la qualification de crimes, on ne peut rien faire de plus... Donc, point de repentance dans le vide mais ferme dénonciation de tous les crimes commis et poursuite énergique de leurs auteurs. Cela dit, il est juste de reconnaitre ce qui dans notre colonisation a été criminel et de le condamner fermement. Nous n'avons pas été des anges, tant s'en faut. Ce n'est pas abaisser notre pays de le faire, bien au contraire, je crois. Mais que ceux qui veulent des excuses balaient aussi devant leur porte et reconnaissent à leur tour les crimes qu'ils ont commis contre nous et surtout contre leurs peuples, au point parfois de faire regretter notre présence passée...
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